La carte des compétences
                       

La carte des compétences

Mondes réels et représentations de ces mondes.

J’ai traversé l’Himalaya à pied durant un an, avec une carte. J’avais devant moi la montagne, l’immensité de l’Himalaya, et une carte.

La montagne, était la réalité du terrain, le monde véritable. Qu’est-ce que la carte ? C’est la représentation – abstraite- de cette réalité.

Nous avons de réelles compétences, savoirs, savoir-faire. Et tout comme la carte représente la montagne, nous avons tous une perception de nos capacités.

Ce périmètre, cette représentation mentale de nos compétences, c’est notre carte personnelle des compétences.

Utilité et limites des cartes.

En expédition, est-ce qu’une carte aide à s’orienter ? Lorsque je la pose, la réponse à cette question est presque toujours unanime : « Oui ! ».

En expédition, est-ce qu’une carte aide à s’orienter ? Ma réponse est « Cela dépend si elle est juste ! (1)»

Est-ce que notre carte des compétences nous aide à être performants ? Est-ce qu’elle nous aide à être sereins ?

Il en est de même.

La carte de compétences, n’est pas nos compétences, c’est la représentation que nous en avons.

Et cette perception délimite un certain périmètre au delà duquel nous pensons ne pas être en mesure de faire.

Prise de décision.

Or, avec quoi décide-t-on des choix pour s’orienter ?

Nous décidons surtout d’après les cartes, donc en fonction de nos représentations du monde, peu en fonction du monde lui-même.

D’où l’intérêt d’avoir deux cartes justes.

L’une pour bien nous orienter dans l’espace montagneux, l’autre pour orienter justement nos décisions.

Décalages entre carte des compétences et compétences réelles : les risques.

Si ma carte des compétences n’inventorie qu’une partie des aptitudes dont je dispose, j’agis à performance limitée.

Si je crois posséder des capacités que je n’ai pas, je vais m’aventurer sans contrôle sur des terrains dangereux pour moi et les activités dont j’ai la responsabilité.

Être performant et serein.

Pour être performant et serein, le premier enjeu est donc de disposer d’une carte des compétences dont l’exactitude procure la sécurité nécessaire pour savoir où l’on est et où l’on en est.

Le second enjeu est de ne pas confondre sécurité et confort excessif.

Il pourrait être tentant de se restreindre à l’espace des compétences que l’on sait totalement maîtrisées alors même que la précisions et la justesse de la carte des compétences procurent le moyen de s’aventurer au delà de son périmètre de compétences.

Une opportunité à ne manquer sous aucun prétexte, car cette mise en mouvement et la prise de risque associées ont pour effet de repousser des limites et donc d’accéder à de nouvelles performances.

A condition de savoir sortir des limites avec prudence, afin de ne pas agir inconsidérément et se soumettre à un danger excessivement non maîtrisé.

Une aptitude qui peut s’acquérir en ayant l’expérience… de son inexpérience, et se cultiver auprès des explorateurs de tous milieux.

(1) Carte, définition -au sens de la nôtre pour traverser l’Himalaya- : « Outil qui contribue (un peu) à aider à s’orienter, avec l’aide (fondamentale) du hasard ! »


Un commentaire

  • Christian MAISONS:

    Bonjour Olivier,
    Je ne peux que souscrire qu’à cette distinction entre la carte et le territoire (tu connais peut être Kozybski ?).
    Amitiés.
    Christian Maisons

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